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la récente crise diplomatique avec le Maroc a conduit à une remise en question du rôle et de l’influence de la France sur le continent africain.

L’opinion générale sur la France en Afrique est très négative.

Suite à la crise diplomatique entre la France et le Maroc, la position de la France en Afrique est remise en question.

Avant de se rendre dans plusieurs pays africains, dont le Gabon, l’Angola, le Congo et la République démocratique du Congo à bord de son avion présidentiel plus tôt cette semaine, Macron a prononcé un discours à l’Elysée dans lequel il a évoqué le Maroc et l’Algérie. Dans ce discours, il a presque admis ne pas avoir de pouvoir ni d’implication dans les accusations de corruption visant certains membres du Parlement européen ou dans les allégations d’écoutes téléphoniques de sa part. Cette déclaration a donné l’impression que les votes contre le Maroc au Parlement européen n’étaient pas liés aux parlementaires du parti politique de Macron. Il a également été honnête en affirmant que certaines divisions existent au sein de l’État profond français, notamment en ce qui concerne les relations avec le Maroc. Ces divisions ont été révélées au grand jour après la publication d’une enquête du journal Le Monde sur l’Agence de renseignement étrangère, qui investit de l’argent via des façades civiles.

En France, il existe trois pôles d’influence qui se partagent le pouvoir.

Le premier est constitué de l’Elysée, du Quai d’Orsay et de la plupart des médias qui bénéficient de subventions annuelles considérables. Le deuxième pôle est représenté par la Direction générale de la sécurité extérieure (DGSE), l’agence de renseignement extérieur, et le troisième pôle est constitué du complexe militaro-industriel, comprenant l’armée et les propriétaires d’entreprises de l’industrie militaire. Chacun de ces pôles défend ses intérêts en créant des affaires diplomatiques, comme la récente exfiltration d’un dissident franco-algérien de Tunisie, qui était en réalité liée à un conflit de renseignement interne et n’avait rien à voir avec le différend avec l’Algérie. Par conséquent, il est possible qu’une partie de l’État profond français soutienne des relations positives avec le Maroc, mais une autre partie pourrait préférer recourir aux méthodes utilisées par la France impérialiste dans ses anciennes colonies.

Macron a effectué une visite dans plusieurs pays africains en raison de leur refus de voter en faveur d’une résolution de l’Assemblée générale des Nations Unies appelant à un retrait russe de l’Ukraine. Cette visite vise à limiter l’influence russe dans ces pays tout en explorant de nouvelles opportunités, surtout que la France perd de son influence en Afrique au profit de l’Allemagne, qui est devenue le premier exportateur européen vers le continent africain.

En outre, la visite de Macron a également pour objectif de limiter l’influence croissante du Maroc sur le continent africain.

En réalité, il mène une campagne contre le Maroc tant sur le plan national qu’international. Les poursuites et les verdicts récents contre des personnalités marocaines ainsi que les allégations de la France ayant reçu de la Belgique une liste de responsables marocains recherchés ne sont que des messages implicites adressés aux dirigeants marocains. L’objectif est de faire comprendre que la justice française n’épargnera personne.

Le directeur de la DGSE, Bernard Emie, est fermement opposé à l’idée que le Maroc devienne un nouvel acteur dominant en Afrique, à l’instar de la Turquie. Selon lui, la France ne peut pas se permettre de voir le Maroc devenir politiquement indépendant et diplomatiquement affirmé. En effet, la France aurait toujours combattu le Maroc à travers l’Algérie, puisque l’Espagne avait colonisé le Sahara grâce à la complicité de la France. Lors de la guerre d’Ifni en 1957-1958, la France avait même envoyé 5 000 soldats pour soutenir l’armée espagnole contre l’Armée de libération du Maroc. En somme, la France est impliquée dans le différend autour du Sahara occidental et n’accepte pas que le Maroc gagne en influence.

La plupart des documents historiques indiquent que si la France n’avait pas soutenu l’Espagne, la guerre d’Ifni, initiée par des nationalistes marocains cherchant à libérer le Sahara de l’occupation espagnole, aurait probablement abouti à une victoire marocaine. Aujourd’hui, l’Algérie a créé l’Agence algérienne de coopération internationale et y investit un milliard de dollars, ce qui est considéré comme un projet français pour contrer l’influence croissante du Maroc en Afrique. Par conséquent, la France figure en tête de liste des pays souhaitant une résolution durable du différend du Sahara, étant donné qu’elle a historiquement manipulé et continue de manipuler le conflit pour ses propres intérêts.

Si la France publie les documents et cartes qu’elle détient, cela non seulement obligerait la France à reconnaître les revendications légitimes du Maroc sur la région du Sahara occidental, mais également prouverait que le Sahara oriental a également une histoire marocaine. En effet, il est bien documenté que la France a séparé le Sahara oriental du Maroc en faveur de l’Algérie, présumant que sa colonisation sur cette région serait perpétuelle.

Lorsque Marianne utilise des stratagèmes trompeurs pour attaquer le Maroc.

Le magazine français Marianne a récemment publié un dossier long et grossier sur le Maroc, qui plaira sans doute à ses lecteurs friands d’écrits compliqués.

Ce réquisitoire, qui n’a ni queue ni tête, attaque le Royaume et ses institutions sur la base de rumeurs, de sources anonymes et de spéculations farfelues. Il s’inscrit dans la continuité de la vague de désinformation anti-Maroc qui sévit actuellement dans les médias français.

« Marianne, le magazine français, publie un dossier répugnant à la fois par sa longueur et par les mensonges qu’il propage sur le Maroc. Ce dossier est un réquisitoire sans fondement contre le Royaume et ses institutions, basé sur des rumeurs et des sources anonymes, et s’inscrit dans une tendance actuelle de diffamation contre le Maroc dans les médias français. Marianne ne prend pas en compte l’équilibre nécessaire dans son contenu et adopte un parti pris scandaleux en relayant les élucubrations de ses collègues grincheux et revanchards sur le logiciel « Pegasus », les supposées ingérences du Maroc dans la gestion du culte musulman en France ou encore le scandale de corruption touchant le Parlement européen. Ce que Marianne propose à ses lecteurs est une nourriture indigeste que l’on ne donnerait pas même à son chien. »

Le dossier de vingt-et-une pages publié par Marianne est rempli de colère et présente au lecteur une vision selon laquelle le Maroc manipule la France grâce à un « activisme de l’ombre » et à un « entrisme ingénieux » qui incluent des moyens d’espionnage de pointe et des « agents 007 » qui ont pour mission de convaincre les politiciens français d’adopter la même position que celle des nombreux pays du monde sur le Sahara marocain. Le magazine ne montre aucune préoccupation quant à l’équilibre de son propos et reprend sans vergogne les élucubrations de ses collègues sur des sujets tels que le logiciel Pegasus, les prétendues ingérences du Maroc dans la gestion du culte musulman en France ou encore le scandale de corruption qui touche le Parlement européen. Cette présentation partisane est choquante et décevante pour les lecteurs.

Marianne commet une erreur monumentale en proclamant comme une vérité absolue que « le dossier est clos » sur cette question, en référence à la décision de la Cour de justice internationale en 1975, qui a déterminé que le Maroc et les Sahraouis (représentés par le Front Polisario) étaient deux peuples distincts et qu’un processus d’autodétermination était nécessaire, comme l’avait également stipulé l’ONU. En d’autres termes, Marianne se trompe en affirmant qu’un référendum serait nécessaire.

Pourquoi la France ne souhaite-t-elle pas reconnaître la souveraineté marocaine sur le Sahara occidental ?

Quelles sont les raisons qui expliquent que la France ne reconnaisse pas la souveraineté du Maroc sur le Sahara occidental ?

Plusieurs facteurs entrent en jeu, notamment le rapprochement important entre le président français Emmanuel Macron et l’Algérie, ainsi que l’importance croissante du gaz dans le contexte géopolitique actuel, en particulier en lien avec la guerre en Ukraine. En effet, l’Union européenne a besoin du gaz algérien pour éviter des tensions avec Alger, ce qui peut influencer la position de la France dans le conflit du Sahara occidental.

vue aérienne du mur séparant le Maroc et la Mauritanie dans le Sahara Occidental, prise le 04 janvier 2002, lors de l’étape marathon Tan Tan (Maroc)-Zouerat (Mauritanie) du rallye Arras-Dakar 2002. AFP PHOTO PATRICK HERTZOG / AFP PHOTO / PATRICK HERTZOG

Comment le Maroc peut-il faire plier la France sur la question du Sahara, comme il l’a fait avec l’Espagne ?

D’après moi, il sera plus difficile pour la France de gérer sa relation avec l’Algérie, car les deux pays ont des liens très étroits, contrairement à l’Espagne et l’Algérie. La tension diplomatique entre Paris et Rabat devrait perdurer jusqu’à la fin du mandat de Macron. Le Maroc pourrait utiliser diverses stratégies pour faire pression sur la France, notamment en refusant de délivrer des laisser-passer consulaires pour provoquer une forte pression migratoire, en cessant de coopérer avec la France dans les domaines de la sécurité, de la lutte contre le terrorisme, de la lutte contre la drogue et du blanchiment d’argent, en favorisant les entreprises espagnoles, américaines et chinoises plutôt que les entreprises françaises, en cessant d’acheter des armes auprès d’entreprises françaises, en se retirant progressivement de la zone francophone et en diminuant l’utilisation du français comme langue étrangère. Toutes ces actions devraient réduire les échanges économiques entre les deux pays. La France sera alors confrontée à un choix difficile : reconnaître le Sahara marocain ou risquer de perdre définitivement le marché marocain, d’autant plus que le Maroc a une alternative forte.

La France ne bénéficie plus du statut de puissance mondiale respectée.

La France n’est plus considérée comme une puissance mondiale respectée.

La France peut être consternée par son avenir et l’exposition soudaine de son visage impérialiste dissimulé. En 2030, la France ne fera probablement plus partie des dix puissances mondiales et sera dépassée par le Brésil et l’Indonésie. Actuellement, la France importe 29 % de sa viande, 60 % de ses fruits et 40 % de ses légumes.

En 2022, les ressortissants français constituaient la troisième communauté de migrants au Canada, après les Indiens et les Afghans. Cette situation peut s’expliquer par le coût élevé de la guerre en Ukraine pour la France, qui se chiffre à cinq millions d’euros par jour, soit un milliard et demi d’euros par an.

Certains hommes politiques français admettent que la France a un problème de stabilité politique, avec des changements de politique tous les cinq ans. Il est possible de considérer que la France paie maintenant le prix de son rejet de l’opportunité de renforcer la coopération avec la Russie en 2002. Si la France avait accepté la proposition de Poutine de créer un partenariat solide entre Moscou et Paris, cela aurait pu conduire à une alliance harmonieuse capable de rivaliser avec la Chine et les États-Unis.

La France a connu une malchance en ce qui concerne la politique étrangère de l’UE. En effet, après que Poutine ait décidé de se tourner vers la Chine, la plupart des pays de l’UE sont devenus des alliés des États-Unis, les mettant en position de subir leur agenda hégémonique. En résultat, ces pays ont non seulement détruit leur propre économie et compromis l’avenir de leurs enfants, mais aussi se sont privés de leur propre capacité de défense et dépendent désormais des armes et de la puissance militaire américaines pour leur propre sécurité.

Mohammed KOMAT

Publié le 06/03/2023

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