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Le Maroc et la France, une crise diplomatique discrète et un imam qui complique plus les choses.

Signes d’un axe France-Algérie-Tunisie émergent pour freiner le Maroc

Les trois pays semblent se rallier autour d’un objectif commun de contrer l’affirmation diplomatique croissante du Maroc aux niveaux régional et mondial.

Dans un discours qu’il a prononcé en novembre dernier, le roi Mohammed VI a clairement expliqué ce que de bonnes relations diplomatiques avec le Maroc exigent ou impliquent. Rabat, a insisté le roi, ne conclura aucun accord commercial avec des pays qui ont des positions ambiguës ou hostiles concernant son intégrité territoriale.

Il l’a réitéré dans le discours qu’il a prononcé le 20 août, et il est désormais évident quels pays sont amis du Maroc et lesquels sont opposés à ses intérêts stratégiques.

La réception de haut niveau avec laquelle le président tunisien Kais Saied a honoré le chef du Front séparatiste Polisario est une indication forte de la position (nouvelle) de la Tunisie sur le conflit du Sahara.

Alors que le ministère tunisien des Affaires étrangères a tenté depuis de minimiser la portée politique du geste du président Saied, prodiguer au chef du Polisario les honneurs traditionnellement réservés à un chef d’État en visite est peut-être à ce jour la meilleure preuve que la Tunisie a choisi son camp dans le complexe Épisode du Sahara occidental. Il a rejoint l’axe toujours hors de propos – bien que sans cesse actif et vocal – des pays soutenant l’agenda du régime algérien de s’opposer à l’intégrité territoriale marocaine.

Il semble donc que le Maroc soit de nouveau entré dans une phase cruciale et très sensible de ses efforts pour régler la question du Sahara occidental. La résurgence apparente de cet axe anti-Maroc est sous-tendue par le fait que les percées diplomatiques que Rabat a réalisées ces dernières années ont commencé à agacer certains pays que les Marocains considéraient comme des alliés et des États amis.

Il ne fait aucun doute que la décision du président tunisien, qui équivaut à une reconnaissance de facto de l’État fictif du Polisario, a été un choc pour le peuple marocain. Pour le Maroc, le geste du président Saied n’était rien de moins qu’une trahison : des liens historiques, sociaux et culturels qui unissent l’amitié des peuples marocain et tunisien ; et des liens diplomatiques traditionnellement forts entre Rabat et Tunis.

La meilleure démonstration de ces liens a été la visite du roi Mohammed VI en Tunisie en 2014. Se rendant dans ce qu’il a appelé une « nation sœur » au milieu des troubles post-printemps arabes caractérisés par une série d’attaques terroristes vicieuses à Tunis et ailleurs dans le pays, le Marocain monarque a parcouru les rues de la capitale tunisienne en signe de soutien fraternel à un peuple qui avait besoin d’un regain de moral pour se lancer dans le périlleux voyage d’une transition politique.

Le but de la visite était d’envoyer un message fort à la communauté internationale : que la Tunisie allait bien, et qu’elle était stable malgré ces attaques. La visite a été bien accueillie par le peuple tunisien.

Au cours des dernières décennies, que ce soit à l’époque d’Habib Bourgiba, de Zine El Abidine Ben Ali, de Moncef El Marzouki ou de Béji Caïd Essebsi, la Tunisie s’est efforcée de rester neutre dans le dossier du Sahara Occidental, notamment en se distanciant de toute action qui pourrait envenimer ses relations avec le Maroc.

Le contexte plus large de la visite du chef du Polisario en Tunisie – l’escalade des tensions Rabat-Alger, les remarques du roi Mohammed VI sur la centralité du Sahara au Maroc et la visite de la France d’Emmanuel Macron en Algérie au milieu des tensions Paris-Rabat – indique la naissance d’une alliance trilatérale algéro-française-tunisienne visant à prolonger davantage le conflit du Sahara occidental et à faire obstacle aux efforts largement applaudis et de plus en plus couronnés de succès du Maroc pour clore ce dossier.

Un imam qui complique plus les choses

L’imam marocain du « discours de haine » sera expulsé de Belgique si sa présence est confirmée

La Belgique est prête à expulser un imam marocain recherché par la police française pour discours de haine, s’il y est retrouvé, a déclaré vendredi au National un responsable du ministère belge de la Justice.

Cela s’est produit peu de temps après que l’AFP a rapporté qu’un juge français avait émis un mandat d’arrêt européen contre Hassan Iquioussen pour s’être soustrait à un ordre d’expulsion.

Son avocat a décrit le mandat comme n’ayant aucune base légale car M. Iquioussen a « quitté le territoire français », comme l’a demandé le ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin dans un arrêté d’expulsion qu’il a signé le 28 juillet.

La France va expulser l’extrémiste marocain

La police française n’a pas réussi à localiser M. Iquioussen mercredi, après que M. Darmanin a mené une campagne pour le faire expulser vers le Maroc pour propos antisémites et misogynes.

M.Iquioussen, qui serait proche des Frères musulmans, est né en France, où il a épousé une Marocaine et a eu cinq enfants qui ont la nationalité française.

Il est citoyen marocain et a déclaré que son père l’avait forcé à renoncer à sa nationalité française peu de temps avant d’avoir 18 ans.

La police française a déclaré aux médias qu’elle pensait que M. Iquioussen, qui vivait près de la ville septentrionale de Lourches, près de la frontière belge, s’était enfui en Belgique.

Cela a alimenté les critiques de M. Darmanin et des services de sécurité français pour leur incapacité à le retrouver.

Les autorités belges n’ont pas confirmé la présence de M. Iquioussen sur leur territoire.

Mais un responsable du ministère de la Justice a déclaré : « Les services de renseignement et de sécurité belges ne laissent pourtant rien au hasard et sont en contact avec les services français ».

Si la présence de M. Iquioussen en Belgique était vérifiée, « la procédure concernant les prêcheurs de haine étrangers serait suivie. Cela signifie qu’il serait expulsé », a déclaré le responsable.

Le ministère n’a pas précisé vers quel pays M. Iquioussen serait expulsé.

M.Iquioussen était sous la liste de surveillance du « fichier S » de la France depuis janvier, selon les médias français.

La liste comprend plus de 25 000 personnes qui, selon les autorités, pourraient constituer une menace pour la sécurité nationale. Cependant, ceux de la liste ne sont pas forcément sous surveillance constante.

« Il est étonnant que la centrale de renseignement territorial n’ait pas mieux anticipé les déplacements du prédicateur ».

Le gouvernement Marocain réagit au cas de l’Imam Hassan Iquioussen

Le cas de l’Imam Hassn Iquioussen, dont la France a ordonné son expulsion vers le Maroc, a été invité au point presse, ce jeudi 1er septembre, par le ministre délégué chargé des Relations avec le Parlement et la Société civile, porte-parole du gouvernement. « Les médias ne sont pas la scène appropriée pour aborder ce genre de problèmes. Ces dossiers sont examinés dans le cadre d’accords de partenariat entre les Etats, notamment dans le cadre d’accords consulaires entre les pays », a souligné Mustapha Baïtas en réponse à une question portant sur ce sujet.

Hier, le royaume a suspendu l’autorisation d’accueillir le prédicateur marocain, après que son expulsion de France ait été validée par le Conseil d’Etat. Hassan Iquioussen a quitté le territoire français pour une destination inconnue, probablement la Belgique. L’Imam Iquioussen est un ressortissant marocain, né en France.

Le deux poids deux mesures en France…

L’imam Hassan iquioussen a été condamné pour incitation à la haine raciale.

Éric Zemmour a été condamné pour incitation à la haine religieuse (L’islam).

L’imam Hassan iquioussen est clairement antisioniste : il est contre un courant politique donc contre les personnes qui adoptent cette pensée politique.

Éric Zemmour est clairement anti-islam : il est contre l’islam et les personnes qui sont musulmanes

L’imam Hassan iquioussen n’a plus droit à la parole, il est invité nulle part.

Par contre Éric Zemmour était invité presque partout.

De deux choses l’une : soit on fait face à une grande hypocrisie, soit la condamnation pénale et médiatique dépend de la communauté qu’on attaque…

Et le pire c’est que L’imam Hassan iquioussen fait de la comédie alors qu’Éric Zemmour est très sérieux dans tout ce qu’il dit.

On écoute L’imam Hassan iquioussen pour se marrer alors qu’on écoute Éric Zemmour pour des choses « sérieuses ».

Lequel est le plus dangereux ?

Un discours antisémite (contre les juifs) est condamnable et un discours islamophobe (contre les musulmans) c’est la liberté d’expression ?

Signes et motivations de l’émergence de l’axe anti-Rabat

Les signes de cette alliance sont apparus il y a plus d’un an. L’un des plus remarquables a été l’abstention de la Tunisie lors du vote sur une résolution du Conseil de sécurité concernant le Sahara en octobre dernier.

Cette abstention a bouleversé la tradition que les pays arabes ont maintenue depuis la fin des années soixante, une tradition selon laquelle les membres arabes du Conseil de sécurité de l’ONU s’efforcent généralement de voter pour des décisions bénéficiant d’un large soutien d’autres pays arabes.

En d’autres termes, les pays arabes siégeant au Conseil de sécurité de l’ONU ont continuellement voté en faveur des résolutions concernant le conflit du Sahara occidental. Même l’Algérie elle-même a voté pour les résolutions « pertinentes » du Conseil de sécurité lorsqu’elle était membre de l’organe de l’ONU en 2004 et 2005.

L’abstention de la Tunisie était donc cruciale comme signe que le régime du président Saied est devenu un appendice du régime algérien, travaillant fidèlement à la mise en œuvre de son programme. Le premier signe de convergence tuniso-algérienne et la détermination du président Saied de s’aligner sur l’Algérie au prix de la neutralité de la Tunisie sur la question du Sahara depuis des décennies ont été sa décision de faire de l’Algérie la destination de sa première visite officielle à l’étranger en tant que président en février 2020.

Lors de la visite du président Saied, le régime algérien a annoncé avec empressement sa décision de déposer 150 millions de dollars à la Banque centrale de Tunisie sous la forme d’une subvention qui pourrait aider la Tunisie à faciliter les paiements pour l’accès au gaz algérien.

La visite était donc une déclaration d’intentions révélatrice des régimes tunisien et algérien,Qui semblent depuis s’efforcer d’approfondir les relations bilatérales pour former un bloc maghrébin afin de saper les intérêts stratégiques du Maroc.

Répondant à la politesse du président tunisien, le président algérien Abdelmadjid Tebboune s’est rendu en Tunisie en décembre 2021. Au cours de cette visite, il a accordé à la Tunisie un prêt de 300 millions de dollars (3,2 milliards de MAD) pour l’aider à surmonter sa grave crise économique.

Les visites de haut niveau entre les deux pays se sont poursuivies, la dernière en date étant la visite du ministre algérien des Affaires étrangères, Ramtane Lamaamra en juin dernier, qui lui aussi a été accueilli par le président Kais Saied.

Tandis que la Tunisie obtenait le soutien financier et politique du régime algérien, la France s’est empressée de soutenir politiquement Saïed et de lui donner la légitimité qui lui manquait au niveau national.

Le soutien de la France s’est manifesté lors de la réunion que l’ambassadeur de France en Tunisie a eue avec le ministre des Affaires étrangères du pays en janvier, lorsqu’il a souligné l’engagement de Paris à soutenir les efforts du régime tunisien pour obtenir des prêts du Fonds monétaire international.

Il a également exprimé le soutien de la France aux efforts de Saied pour « renforcer la démocratie et l’État de droit » en Tunisie.

La France a choisi son camp

La récente visite du président Macron en Algérie après son élection pour un second mandat peut être considérée comme un signe que la France a choisi un camp dans la rivalité algéro-marocaine qui dure depuis des décennies, et qu’elle ne considère plus le Maroc comme un partenaire stratégique ou « politique ». Double. » De plus, la France pourrait travailler à travers l’alliance qu’elle a formée avec l’Algérie et la Tunisie – qui ne se sont pas rebellées contre sa domination politique et économique – pour saper tous les efforts que le Maroc fait pour régler le différend du Sahara.

La France est bien consciente qu’à la différence de l’Algérie et de la Tunisie où les régimes politiques souffrent de fragilité et d’illégitimité, le système politique marocain est construit sur des bases solides.

La plus importante de ces fondations est le serment d’allégeance entre le peuple et son roi, ainsi que son attachement à la monarchie. La Révolution royale et populaire d’août 1953 et les turbulences politiques qui s’en sont suivies pendant deux ans sont la meilleure preuve de la fidélité du peuple marocain à la monarchie et du caractère sacré du serment d’allégeance qui le lie à ses rois légitimes. C’est la meilleure preuve des échecs des différentes tentatives de la France pour créer un régime qui suit son influence, obéit à ses ordres.

L’entêtement de la France et son refus de soutenir les efforts du Maroc pour résoudre le différend du Sahara Occidental découlent de sa conviction profonde que le Maroc dispose de toutes les bases nécessaires pour se débarrasser de sa dépendance à l’influence française. Pour Paris, si le Maroc réussissait à mettre fin au conflit du Sahara en sa faveur, il viserait à raviver le rôle historique qu’il jouait avant le colonialisme et à redevenir un lien entre le monde arabe et l’Afrique avec le reste du monde.

Alors que la France s’adonne toujours à son état d’esprit impérialiste, ses dirigeants n’ayant pas réussi à faire la paix avec le fait que l’histoire des nations change et qu’aucun statu quo n’est éternel, ils entretiennent l’espoir de maintenir l’influence séculaire dont la France a joui dans le Maghreb.

Les ambitions postcoloniales de la France se heurtent aux ambitions d’un État comme le Maroc, qui s’emploie à occuper « la place qu’il mérite » dans les affaires mondiales tout en diversifiant ses relations diplomatiques et en préservant son intégrité territoriale. Alors que l’état d’esprit élitiste et expansionniste de la France considère le Maroc comme un État satellite rebelle qu’il faut remettre à sa place, elle travaillera à construire une alliance avec deux régimes illégitimes pour servir ses intérêts et entraver tous les efforts du Maroc pour se débarrasser des conséquences d’occupation française.

Mohammed KOMAT

Publié le 07/09/2022

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