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Nouveau gouvernement français nommé : une continuité avec quelques surprises

Macron reste fidèle aux loyalistes du nouveau gouvernement français
Les ministres de l’Économie et de l’Intérieur maintenus dans un cabinet dirigé par Élisabeth Borne

Le nouveau gouvernement, qui comprend plusieurs nouveaux visages et quelques ministres sortants mieux connus des Français, se réunira lundi matin en Conseil des ministres. En comptant le Premier ministre, le gouvernement est paritaire, composé de 14 hommes et 14 femmes.

Ministères « régaliens » de droite

Il est toutefois intéressant de noter que les ministres « régaliens » – ceux qui sont en charge des principaux ministères gouvernementaux – se situent du côté droit de l’échiquier politique, à l’exception du ministère de la Justice.

Certains ministres importants du gouvernement sortant ont été reconduits. Bruno Le Maire restera à Bercy, gérant le ministère de « l’Economie, des Finances et de la Souveraineté industrielle et numérique ».

Gérald Darmanin a été confirmé à la tête du ministère de l’Intérieur et le ministre de la Justice sortant, Éric Dupond-Moretti, ancien avocat, a également été reconduit.

Un nouveau visage s’est installé au Quai d’Orsay avec la nomination de Catherine Colonna, qui reprendra le ministère de l’Europe et des Affaires étrangères. Elle avait déjà été ministre déléguée aux Affaires européennes entre 2005 et 2007 lorsque Jacques Chirac était président, avant d’être nommée ambassadrice de France à Rome puis à Londres.

Colonna sera assisté de Clément Beaune, qui deviendra ministre de l’Europe – une sorte de promotion puisqu’il n’était auparavant « que » secrétaire d’Etat – et de Chrysoula Zacharopoulou.

Ce dernier est un eurodéputé, élu sur les listes Renaissance en 2019, aujourd’hui nommé secrétaire d’État au Développement, à la Francophonie et aux Partenariats internationaux.

Quant au Commerce extérieur, le ministre sortant Franck Riester a été confirmé.

Sébastien Lecornu a également été « promu » en passant de l’Outre-mer au ministère des Armées, succédant ainsi à Florence Parly à seulement 35 ans.

Macron, un centriste autoproclamé, a choisi Pap Ndiaye, un historien de gauche spécialisé dans les minorités, pour diriger le ministère de l’Éducation. Il a également conquis un dirigeant éminent du parti rival Les Républicains après sa performance désastreuse à l’élection présidentielle. Damien Abad, l’ancien chef du groupe parlementaire LR, s’occupera d’un portefeuille traitant des personnes âgées et des personnes handicapées.

L’annonce de l’équipe gouvernementale projetée de Macron intervient avant les élections législatives du mois prochain, lorsque sa capacité à faire passer des réformes telles qu’une refonte des retraites dépendra du fait que son parti conserve sa majorité à l’Assemblée nationale. Bruno Le Maire restera en poste en tant que ministre des Finances, chargé de gérer les retombées économiques de la guerre en Ukraine et de gérer les dettes élevées de la France alors que les taux d’intérêt commencent à augmenter. Macron a également maintenu Gérald Darmanin comme ministre de l’Intérieur. Au total, cinq personnes nommées dans un gouvernement de 27 personnes – 13 femmes et 14 hommes – ont conservé leur emploi. 12 autres étaient déjà proches de Macron ou avaient des emplois différents avec lui auparavant. « Macron a dit pendant la campagne qu’il ne voulait pas que le deuxième mandat soit une simple continuation du premier, mais ce n’est pas le signal envoyé jusqu’à présent », a déclaré Bruno Cautrès, politologue à Sciences Po. « Il est confronté au défi de savoir comment faire quelque chose de nouveau avec des personnalités qui existent depuis un certain temps. »

Les nouveaux visages

Au ministère de la Culture, Rima Abdul-Malak a été nommée. Elle a été chargée de la culture à la mairie de Paris entre 2008 et 2012 lorsque le socialiste Bertrand Delanoë était maire de la capitale française. Jusqu’à aujourd’hui, elle était conseillère culturelle d’Emmanuel Macron à l’Élysée.

Damien Abad, président du groupe de droite Les Républicains à l’Assemblée nationale, a été nommé ministre des Solidarités, de l’Autonomie et des Handicapés.

Christophe Béchu, le maire de droite d’Angers, a été nommé ministre délégué chargé des Collectivités territoriales.

Quelques députés rejoignent le gouvernement, Justine Benin étant nommée secrétaire d’État à la Mer, Yaël Braun-Pivet au ministère de l’Outre-mer et Stanislas Guerini, directeur général de La République en marche, étant nommé ministre de la Fonction publique.

Macron devrait se concentrer davantage sur l’environnement au cours de son deuxième mandat, après avoir cherché à séduire les jeunes électeurs de gauche sur cette base. Amélie de Montchalin, qui a occupé par le passé les portefeuilles de l’Europe et de la fonction publique, a été nommée ministre de la transition écologique tandis qu’Agnès Pannier-Runacher, auparavant ministre déléguée à l’industrie, dirigera un ministère de la transition énergétique. Le politicien du parti vert Julien Bayou a déclaré que Montchalin n’était pas connue pour ses références environnementales tandis que Greenpeace France a déclaré que Macron n’avait pas réussi à attirer une personnalité environnementale crédible dans son gouvernement.

Et enfin, un peu de société civile

Plusieurs personnalités de la société civile ont été nommées, comme Emmanuel Macron l’avait déjà fait dans les précédents gouvernements qui l’ont soutenu.

Sylvie Retailleau, universitaire, physicienne et présidente de l’Université Paris-Saclay, a été nommée ministre de la Recherche, de l’Enseignement supérieur et de l’Innovation.

La magistrate Isabelle Rome devient ministre déléguée à l’Egalité entre les femmes et les hommes, à la Diversité et à l’Egalité des chances.

Amélie Oudéa-Castéra, l’actuelle directrice générale de la Fédération française de tennis, sera la ministre déléguée aux sports et aux Jeux olympiques, qui se tiendront à Paris en 2024.

La magistrate et directrice de la Protection judiciaire de la jeunesse, Charlotte Caubel, est nommée secrétaire d’État à l’Enfance.

L’une des plus grosses surprises de ce gouvernement est la nomination de Pap Ndiaye au ministère de l’Éducation nationale et de la Jeunesse, directeur du Musée d’histoire de l’immigration et historien spécialiste des minorités de gauche. Il représente la « méritocratie républicaine », selon l’Elysée.

Mohammed KOMAT

Publié le 23/05/2022

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